Ce dieu fut dans la bouche d’Allemagne. Qui nous assurera, en cas d’Apocalypse ?
Ainsi les prêtres questionnèrent-ils leur pape. Les informations nous manquent, répondit l’autre : les risques sont multiples, et le marché opaque. La fin des temps approche, ô mes garçons d’honneur : les tempêtes nous lèveront jusques aux cieux, les fleuves ravaleront nos corps. Alors qu’ils composaient ainsi leurs voix souveraines, au rythme desquelles dansaient, dans les églises, les hommes et les femmes de peu, le soleil fit des tours de table. On l’emprisonna dans un dossier, qu’on boucla. Et cette année-là, les prédictions se réalisèrent. Les vents destructeurs, en soufflant dans les orgues, prononcèrent ces paroles : vous êtes blessés, ô mes enfants ! Et l’on ne coud pas des cicatrices
à l’aide de chansons. L’histoire qui s’ensuivit n’est qu’un souvenir.
Révolution 136
L’espoir d’une retraite s’amoindrit. Les criminels fatiguent.
C’est peut-être parce qu’ils ont compris, enfin, que le monde n’est qu’une scène où se jouent d’intraduisibles désaccords, qu’ils ont abandonné, l’année de la cent trente-sixième révolution, cette manière habituelle de faire la politique qui, en en étant tout à la fois la preuve et le déni, les relance sans fin : les premiers ne l’avaient pas interrompue, cette bonne vieille guerre, ils ne prolongeront pas l’accord de trêve ; le second, qui commence à pâtir de son rôle de dictateur ou l’un de ses sosies, s’entraîne à la grève de la faim ; les caméras compatissent, travelling, et montrent enfin ceux-là, de simples meurtriers, venus des quatre coins de leur peine pour pendouiller ensemble
au bout d’une corde. Mais le soleil ne se lève pas mieux, sans eux.