Dix poèmes de Yadollah Royaï

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1967

.inédits retirés du recueil Versées labiales

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…………..I

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À regarder une herbe

Dans la cause de l’herbe on s’arrête

Où se regarde la distance courue

La tête tourne

Et l’herbe s’opacifie

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………………II

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Roule la route de toi à toi

Roule la route de moi à moi

Dans une apparence obscure elle roule

…………………………………………………………soudain

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Sur ta route rit la fosse en moi

Et la route

Tombe

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Tombe sur le rire de la fosse la route

Autre chose de toi tombe avec moi

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…………………III

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Libère ton souffle et montre- moi

Ma route passe par ton soupir

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Je fais mon corps léger et m’envole

Sur les routes que toi tu me fais

Ce toi né de ton souffle chemine avec moi

……………………………………………………………Moi le fétu

Fétu, ton aile perdue, qui bat en moi

Souffle sur la route du devant

………………………………………..Homme !

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………………… IV

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Par quel flanc l’étirement dessine-t-il la plaine

Pour que l’à côté de toi dépasse le désir ?

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Quand tes yeux firent de ma paume

Plateau de ta monnaie

Le geste généreux transmua

La taille de la lune

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…………….. V

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Du rythme

Mes tempes sont rouges

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Quand au couchant le vent

Frappe sur ma tempe les blessures de l’horizon

Il rougit

De mon toujours le toujours du monde

Et ce toujours de la tempe du monde

Rouge rythmé de mes toujours

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………… VI

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Qui est-ce

Brule dans la roue

Voit la face de la roue

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Quand a brisé les voix la crénelure

Quand la crénelure s’est bleuie

Qui est-ce brule bleu

Roule dans la roue

Et la roue l’ignore

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………….VII

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Toute la route

Assaut de longueur

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Les étriers se ruent sur la citadelle

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Toute la tour

Gorge de route

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La bête s’interroge

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………. VIII

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El

En quel coin de l’horizon va-t-el s’enfouir

Quand el se blesse

S’enfouit tel l’horizon ?

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El

Où dans la blessure de l’horizon

– Tel l’horizon qui traine sa grande blessure

En un coin

S’enfuit dans la blessure –

Dort-t-el avec sa blessure enfouie ?

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…………. IX

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Une empreinte pour ton pas

C’est ta genèse

Ton empreinte ta genèse

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Ta genèse dans tes temps n’est point façonnée

Et toi qui prélèves un autre toi

En ces temps non advenus

Sure l’empreinte laissée tu poses un toi autre

Sur la route

…………………………..Pose – le !

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………….. X

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La ruine sur le doigt

Enroule le secret

Et sans cesse dans d’anciens étriers les cuisses

Eperonnent les chevaux d’ivoire

Et le secret dans un vacarme en ruine

S’enroule enroule

Au point que la tour invisible le doigt

Toujours lance la ruine assaut de secret

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Traduit  du persan par  Christophe Balaÿ

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