plus tard .plus vite encore .un matin de course
par la cheville dans l’automne achevé
.
plus tard donc en un crac
.
fixant tel le vent mon genou à terre son point d’arrêt
l’espace nouveau fut donc comme ouvert
.
–suivi par ma claudication
.
puis à l’écoute des talons sur cette scène nous revoir
nous exclamer .ensemble –chantons ! dansons
.
faisons feu .feu &fi du miracle !
faisons fi du miracle s’il vous plait -chantons sur le retour
sois d’ironie .sois blessée – en chemin .banc
après banc .traversant dans les clous
.
humant les rôtissoires sur le pas
des boucheries fi
du miracle !
.
moi en sueur .identique à cette heure dont je
parle je pus n’avancer
qu’un corps
.
un corps après l’autre
a fool] qui de temps
en temps renâclait
.
en plein air et à zone
trop découverte
aussi
je passais alors devant le plancher d’un fou
exposé sur un mur d’hôpital et
lacéré de paroles
.
de même je lisais chaque jour
au sol le merveilleux ancien
lit de bras mort
.
tu sembles d’ailleurs tu continues de marcher
sur ce cours d’eau enseveli
.
nous sommes en septembre et d’ici
à la fin de toute idylle
.
il n’y a toujours qu’un pas
une pie .des tons ocres
.
un besoin de hurler aussi
dans le paysage
un pas puis un autre fut donc fait .au feu
toute ! à gauche ! lorsque nos
.
vœux furent formés .les lacets noués
au risque d’entrevoir
.
la forme d’un poème au creux des babils
de toi à mon oreille .à l’heure
.
du coucher soudain celui-ci fit loi .nous
changiions de registre : le vrai
.avais sans doute su
ou bien cru savoir
.
–et déposer au bord de
quelque sommet
.
le e du mort le fi
du miracle
.
sans partition ni
voix ni jour
.
ni petite fée
ni rien
puis tu vins toi un peu Hopi .lune interposée
et fille nue dans ton rituel fatigué
tu fis ce signe
.
par alliance dis
crète . oh !
.
comme il
me fal
lut te
trou
.
ver !
oh ! signe de personne et sa définition – alors
que des trombes te gardaient
impassible .alors
.
que tu psalmodiais au cadran
un texte de secrets –la
poupée elle aussi
.
vint –déplaçant les formes
les chiffons .les
paravents .la
.
Chine
sa mélodie au trait .la ligne colportée
rouge .semblant issue
.
il me faut l’écrire
.
d’autres couleurs et
vues de fleuves
.
au cœur du motif
.
tous larges .chargés
d’embarcations
.
de commerce
.
de longues peines
et de chants
.
communs
.
ainsi descendant le Niger
humeurs premières
furent celles
.
d’un corps-poème
Isabelle Garron 2010
Extrait de Corps Fut, à paraître en 2011, dans la collection Poésie Flammarion