LA BOUGIE OUVERTE (extraits)
à Rachel Guilloux
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C’est 1759 &
Sophie attend Denis.
Sur la sanguine :
deux près de l’escarpolette.
Autour : des arbres un puits un ciel en morceaux
aux fresques bleues qui blessent
près de l’eau là tout près.
On revient aux teintes râpées de Cimabue.
L’herbe est courte elle chante au vent.
On l’entend. Voici les baisers par
l’aise et l’envie.
Cuicuis d’oiseaux dans le loin-loin.
Un air : L’objet qui règne dans mon âme
Vient animer ce beau séjour.
Sophie et Denis : lequel des deux avalera l’autre ?
Vous savez, ces vordes me charment.
On y passe doucement les heures.
Et nous sommes nos rivages. Vous qui le savez.
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Le parc s’est posé dans l’attente.
Détours d’escaliers.
Eux deux : leurs façons d’attraits.
Aréole arrondie soulevée retombée.
Sans moins d’illusions.
Quoi sous les jupons leurs secrets ?
Diderot et la Volland : glouts l’un dans l’autre.
Quintal oisif des gros émois.
Mains des hanches et deux poignets pris.
Languetées promises et bouleversées.
Culbutes amusées dans l’encre les envois l’envie
le pur négoce des absents.
En sanguine le gémir qui meurt ici
et perd ses ressemblances.
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Elle est toujours là
la pute à décolleté.
Aujourd’hui du blanc sur elle
foulard nombril jambes et les outrances.
Vœux de sévices en l’air.
Qu’il pleuve alors sur ses parties !
Elles abondent maintenant.
Elle en sera toute fanfiolée.
Avant l’outrage elle va s’appeler Rose Amilaville.
Elle est supplémentaire non sans blues et boogie même
au bar-tabac de la rue des Martyrs.
A l’habitude on l’interpelle Miss !
Boîteux le garçon la frôle :
ça on peut pas le faire dans la langue française…
on n’a pas le droit…
Double cognac glacé et fromage, comme d’hab’ ?
Malgré toute la pacotille d’ici
les envies que l’on cochera en tumescence.
Et Rose Amilaville mise
en bel objet de joie
de pute à décolleter.
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Irène Ociaga pleure aux pigeons morts.
Irène et pigments en sollicitation décisifs.
Moins de poitrine opprimée.
Ingénue restituée.
C’est la solution la rebute qui la fascine.
Salauderies en boulettes de maïs.
L’état général abusif à l’égard des becs.
Résulte que ses bottines en écrasaient
impliquées jusqu’au dur
des chevilles la fin molle des muqueuses.
Invinciblement distraite impatiemment
(sans valeur à l’audace)
dans ses applications de niaise.
Tel à l’inattendu et dans sa méfiance naturelle
prestige possible et ses duvets préférés
Irène Ociaga apparaît-elle.
Il court sur elle
rumeurs porismes et définitions.
Ainsi dans les roucoulis
en est-il chère âme
qui revient séduire.
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La serveuse n’est pas une petite amie.
Ses doigts fins de pape.
Elle pourrait avoir des attitudes,
et elle a du sang.
Des yeux pillés aux anges.
Elle aurait alors trente ans. N’a pas d’âge.
En esquisse c’est : seins faiblement avancés,
cheveux clairs, crédits à tire-larigot,
goût fort pour le Martini rosé cuir des désirs
peur des horizons sensible aux feux d’artifice
bouche infiniment vivace
satisfaite des nuits obsession pour le bleu,
et pas mère encore.
Elle avait aimé un pilote de chasse.
Mort sous Coty en service aux colonies.
Un jour elle s’est lassée des cochons d’Inde
et des ventrées de hamsters
qu’elle gardait sous cage rouge ou peinte.
Elle pense désormais aux chinchillas et même lémuriens
légers tordus de Madagascar. Où les dénicher ?
Elle s’appelle Marie Boulard.
Elle ne travaillera plus. Le social est mort.
L’été là, elle erre sur des plages froides
et pense que la mer c’est le rivage.
Marie Boulard a un secret c’est son désir :
se réincarner en plateau de fruits de mer
entre l’église et la Normandie vers les Roches Noires.
Etrille de sa bouche moule de son sexe
bulot de l’anus crevettes des avant-bras doux.
Le citron aux lèvres.
La tête à jamais
sous les vagues.
Loin des campings.
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Dans cette zone de bronzage
à partir de 17 h
Henriette Zonzon fait sa petite fière
à partir de la taille.
Avant la nuit des bigoudis et des peignoirs ouverts.
Pousse l’amour pousse.
Doux doux le rappel des signes.
Les abdominaux tendus sous les doigts.
Zonzon cajoleuse de cette tension
et baragouinette d’elle-même
dans la vie des autres.
Manucure en force.
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Dire qu’il y a vingt-cinq ans
elle accompagnait les Swingo Porkies…
et fracassait
oï oï !
crânes et roupettes sur Magenta
près Bonsergent. Oï !
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Dans la tête
ce qu’on a failli faire
c’est comme si on l’avait fait
consenti au bout.
Hors les conséquences qui butent et nombre d’agios.
Ludo Leguay s’en persuadait
crachant dans la soupe
celle épaisse de tous les soirs.
Oui oui entre tambouille et philo :
c’est la mesure pensée du monde
……..……l’exact dans l’oblique
……..……les cisailles en pensées.
…………..Du moins l’issue qu’elle s’invite.
Oui oui c’est pas loin de ça :
défaillir défaire dépenser.
Mais lallation arrive
et retourne ses mots jusqu’au soc.
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Ludo dans sa tête l’acte en pointe
réalisé bafouille du rêve.
Le naître et mourir.
Fabrique trop tard aux souvenirs.
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Bousingots.
Combien de doutes pour s’avouer
aux vaincus entre deux potages gras
le soir encore le soir
près de la fenêtre.
La fenêtre encore
dans le défaire du faillir.
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Thierry Clermont