Francis Bacon, Portrait du Pape innocent X.
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Naturalisme de la chair et son écologie artistique, naturalisme de la chair et son écologie synthétique. Un tel titre pourrait servir de point de départ à une réflexion sur ces deux tendances d’un même courant artistique : les nouvelles figurations, communément appelées transréalisme [1] ou nouvelle subjectivité [2], c’est selon. Francis Bacon, sans omettre ce qu’il doit à Picasso [3], est selon moi l’artiste le plus important du XX° siècle en ce qui concerne la poursuite de la peinture figurative historique. Il prolonge la peinture de Vélasquez et celle de Francisco de Goya, Piero della Francesca, Mantegna et le Caravage. Nous avons ici l’héritier de l’historicité européenne de la douleur peinte et du réalisme naissant. La souffrance de l’âme humaine, métaphore de l’humanité de l’être qui apparaît à l’individualité de chacun, est une vérité auto–révélée par l’absurdité de l’existence. Andy Warhol, pour ce qui le concerne, incarne la rupture avec l’histoire et l’avènement de l’œuvre d’art, objet (chair) synthétique. Dans la même lignée, David Hockney, Roy Liechtenstein et Ronald Brooks Kitaj sont les artistes les plus proches du maître. Tous ces peintres caractérisent la période des années soixante : la création artistique autour du pop art. Ils prolongent le mouvement initié par Andy Warhol.
Puis, suit toute une série d’artistes européens, tels Valerio Adami, Eduardo Arroyo, Robert Combas, Erro, Gérard Fromanger, Leonardo Cremonini, Henri Cueco, Peter Klasen, Jean Le Gac, Bengt Lindström, Jacques Monory, Bernard Rancillac, Roland Topor, Domenico Gnoli et Pat Andréa pour la France cosmopolite. La trans-avant-garde pour nos artistes transalpins. Helmut Midendorf, Lucio Castelli et Georges Basélitz pour l’Allemagne ; Daniel Fourneau, Roger Ravel, Fredy Beunckens, Dario Caterina, Yan De Winter, Franck Mahieux, Karel Diericx pour la Belgique. Il y en a certainement beaucoup d’autres, qu’ils me pardonnent, la liste est déjà longue.
Dans cet essai, il s’agit pour moi de tenter d’expliquer la substance qui relie ou éloigne esthétiquement certains représentants des deux courants importants de la figuration, respectivement picassien et warholien, à partir de l’œuvre de Bacon et de David Hockney.
L’occasion m’est donnée ici de tenter de rétablir un certain point de vue sur une tendance artistique, qui eut son heure de gloire. Jean Clair, qui est à la base de l’appellation « Nouvelle subjectivité », n’est pas spécialement apprécié dans les milieux de l’art contemporain, ni dans les milieux littéraires d’ailleurs. En raison de son penchant pour la critique du monde artistique contemporain et de la subjectivité acide de ses propos, il reçoit régulièrement, en réponse à ses réflexions sur l’art, des volées de bois vert de la part de la presse parisienne. Pourtant, il n’a pas renoncé à parler d’une mouvance importante de la créativité artistique des cinquante dernières années. Il a pris, pour ce faire, le contre-pied des défenseurs de la mode de l’art contemporain apparu dans les années soixante-dix, en organisant une exposition importante autour de la peinture figurative à Paris en 1977.
Dans notre approche, le début du pop art, ne sera jamais absent, comme élément esthétique précurseur de figurations qui naîtront par la suite. L’appellation Pop Art fut utilisée la première fois par le critique d’art Lawrence Alloways en 1955. Ce terme fut le résultat d’une synthèse de l’abréviation « art populaire » et du terme pop music. Les « nouvelles figurations », elles, furent à la base de toutes les avancées futures de l’expression figurative. Avec le recul, on constate l’enlisement progressif de la visibilité de la figuration dans les arts en général, surtout dans le microcosme de l’art contemporain actuel. La figuration n’y a pas bonne presse et les critiques les plus pointus passent à côté des artistes qui tentent de réaliser une œuvre figurative de qualité. Dans l’esprit de beaucoup d’organisateurs d’expositions et d’opérateurs artistiques, l’idée de la supériorité conceptuelle de l’art en général exclut de facto les figurations historiques. Bien sûr, Andy Warhol échappe à cette sentence ; trop de célébrité ne nuit pas toujours… Il y a bien eu la trans-avant-garde dans les années quatre-vingt, qui a fait trembler les amateurs d’art qui pensaient, à tort, être définitivement débarrassés de la figuration. Mais depuis la période faste des grandes expositions transalpines, cette mouvance a quelque peu disparu des grands évènements artistiques. La figuration a semblé réapparaître timidement il y a quelque temps : la « peinture chromo [4]» (à ne pas confondre avec la « bad painting » [5]), posa question, et apparu comme fondamentale aux organisateurs des grandes foires d’art contemporain, notamment celle de Art Köln [6], où elle fut très représentée. Au sujet de ce nouveau mouvement, on peut se poser la question suivante : pourquoi faut-il faire semblant de ne pas savoir peindre (il faut entendre ici : peindre avec mauvais goût) pour prétendre être peintre ? C’est un paradoxe dont l’explication me paraît simple : pour peindre, il faut savoir peindre le sentiment de peindre en le vivant et non en le conceptualisant…Volée de bois vert…
Dario Caterina, Femme porteuse de visages, huile sur toile, peinture photo, diptyque. Photo Dario Caterina. Exposition « D’ailleurs », organisée par l’ASBL « Le Bon Vouloir » à Mons (Belgique) aux anciens abattoirs. Avec Pat Andréa, Yan De Winter, Frank Maieu, Cyr Frimout, Dario Caterina et Geneviève Vander Wielen.
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Francis Bacon, dont la peinture ne doit rien au pop art, fut de son vivant déjà un monstre sacré de la peinture. Il fut un exemple typique d’artiste figuratif honni par une certaine pensée contemporaine, lui reprochant l’esthétisation de la souffrance. Pour peu que l’on se penche sur l’ambigüité de sa démarche philosophique, on se retrouve face à un artiste dont la psychologie brouille le classicisme expressionniste. En effet, dans les années soixante, le minimalisme [7] naissant a supplanté l’art moderne dans les esprits. On comprend aisément le retournement de situation qu’opérait cette épure formelle. À cette fin, les discours autour des œuvres de Donald Jud, Carl André, Robert Morris et Sol Lewit ont préposé une réfaction philosophique qui servit de base au départ de l’art dit contemporain. On a promu le rétablissement d’une vision romane de l’art [8], et espéré le retour philosophique de celui-ci dans le monde contemporain. Il ne s’agissait pas ici d’art religieux, mais bien d’une certaine ascèse qui, dans les esprits des défenseurs de cette conception, éloignait les artistes de la tentation de l’ego. Ce qu’on tentait de stigmatiser alors, c’était un affaiblissement spirituel de la fonction artistique. Dans le fond, on voulait rétablir la spiritualité du vide. Dieu, quand tu nous tiens…
Dario Caterina, Homme un peu court, technique mixte sur panneau, dessin photo. Photo Dario Caterina.
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Il me semble que ces artistes n’échappent pas à la culpabilité judéo-chrétienne, qui préfigure l’écologie du politiquement correct. Morale toute puissante dans la pensée occidentale de la fin du XX° siècle. Cela annonce l’idée que l’art contemporain doit expurger de son alphabet l’individu et ses humeurs au profit d’une expression architecturale communautaire de l’individualité sociale. Cela revient à imaginer, en quelque sorte, que l’art populaire issu du pop art ne représente pas l’homme contemporain, que ce qui lui succède est un espace où le social est le seul champ d’action possible pour l’art. On se coupe ainsi de toute une partie de l’expression qui dérange un nouvel ordre tendant à harmoniser l’utopie. La modestie et le spirituel deviennent la seule réponse possible aux fracas des chairs disloquées en souffrance. Ce qui pose la question suivante : dans quel tiroir de l’histoire doit-on loger l’esthétique des nouvelles figurations ?
David Hockney – « A Bigger Splash » (1967), Tate Gallery à Londres. Pop art et nouvelle subjectivité.
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Pour ma part, comme je le fais remarquer ci-dessus, il me semble que l’œuvre de Francis Bacon poursuit, entre autre, celle de Piero della Franscesca et de Francisco de Goya. Il s’agit en fait de réunir les influences issues de la tradition moyenâgeuse gothique et de lui adosser une part d’humanisme, qui par extension permet de lier une forme d’âme laïcisante à l’œuvre d’art. L’héritage des nouvelles figurations est double. En premier lieu, des sujets picturaux faisant appel à une réalité objective-subjectivée, humaine et non plus divine. D’autre part, la volonté de libération spirituelle liée à l’abandon du sacré roman, la peur du ciel, remplacée par la peur de la vie… On peut déduire de cet apostat que la tradition figurative est certainement l’expression d’un mouvement libératoire du joug religieux comme thématique obligatoire dans l’exercice de la peinture et de la sculpture du moyen-âge. Bien sûr cela ne fut pas réalisé en un jour. Ce mouvement subtil trouve son lointain aboutissement dans l’œuvre de Francis Bacon.
Ce postulat de ma part trouve sa vérification dans la différenciation qui apparut dans les années soixante entre figuration expressionniste et figuration narrative, l’une s’inspirant d’un monde ancien et l’autre d’un monde contemporain. Si je devais relier la peinture de Bacon à certains artistes des campagnes, dont je fais partie, je relierais les autres à Andy Warhol en tant que représentant d’un art des villes. La difficulté de rétablir une certaine logique dans la différenciation des deux tendances me paraît trouver sa résolution dans l’exercice même de la peinture peinture.
Pat Andréa, Volcano, technique mixte surpapier. Photo Dario Caterina.
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D’un côté, nous avons une peinture velasquezienne et de l’autre une peinture mantegnasienne. D’une part, Bacon utilise la matière comme métaphore de la chair, celle qui souffre, qui jouit et qui est l’écrin de l’âme poétique, proche d’un monde ancien, mais éternellement en mouvement. De l’autre, on trouve la transparence de la couleur, qui est le symbole narratif de l’esprit libre, la vitesse du monde moderne et de son cortège de progrès et d’érotisme psychanalytique acidulé. Ce qui donne plusieurs sens à la figuration. Celle-ci, somme toute, baigne dans une même substance créative. Mais la figuration se différencie quand elle est confrontée au mental de l’artiste qui choisit sa texture picturale. C’est manifeste quand on compare Bacon (picassien) à David Hockney (warohlien).
La peinture aboutit à deux concepts très particuliers. L’une est l’expression baroque et expressive de la vie, l’autre l’illustration poétique de la vie, inspirée d’un monde distancié et synthétique. Si l’on comprend aisément qu’une certaine figuration reste attachée à l’expression de la réalité par la métaphore de « consommer sa vie », la réponse du minimal art est, elle, davantage tournée vers l’ascèse contemplative : « penser sa vie ». Le minimum de moyens doit permettre une humilité d’expression qui annule l’être comme corps en souffrance. Ceci permet de continuer à faire la peau au christianisme, qui ne cesse pas de perdre du terrain face à la mondialisation du conflit entre toutes les croyances. Il ne s’agit pas ici de plaider, comme le font les différentes droites européennes, pour un sauvetage des valeurs judéo-chrétiennes face au péril des autres religions, mais de poser la question de savoir si une nouvelle Renaissance est possible pour l’occident.
Pat Andréa, Carpan pour Orphée, technique mixte sur papier. Photo Dario Caterina.
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De mon point de vue, elle l’est. Mais quel est l’enjeu fondamental ? Ne pas embarquer dans l’aventure toutes les expressions qui sont les composantes légitimes d’une culture en danger, par peur du christianisme, éternel ennemi à abattre. Même si, pour ce faire, il faut poursuivre des débats philosophiques dépassés aux yeux de certains. La mort du monde grec et de sa pensée préfigure peut-être la nécessité de repenser l’ensemble de l’héritage sous l’angle des différentes sensibilités, et non pas seulement selon celle des philosophes, qui ont fait atterrir sur la terre ferme la pensée philosophique en supprimant le cosmos.
C’est bien ce réalisme-là, et non pas celui des artistes, qui risque d’empêcher une renaissance, alors privée d’une des deux tendances de la poétique. Il semble que, pour résumer mon point de vue, il suffise de régler les questions d’ouverture liées à la fonction de l’art, et de permettre à tout le monde de s’y engouffrer. Cette condition est primordiale pour que la vague remonte vers une nouvelle ère ponctuée de découvertes et de sensibilités artistiques puisant à la fois dans la tradition et l’avenir. Bacon relie l’univers d’une certaine pensée traditionnelle avec le présent, pour le charger de l’expression de son intuition de la chair ultra moderne, le corps, comme élément naturel. Andy Warhol, et David Hockney a contrario, réalisent la jonction avec le monde publicitaire des débuts des années soixante et son corollaire – la consommation de masse – le plastique (mobilisé comme nouvel élément naturel) préfigurant l’homme isolé dans la cité. Une sophistication naturelle, mais synthétique.
Pour ma part, j’ai choisi Francis Bacon comme tenant d’une expression poétique. Je partage son historicité esthétique figurative, et la fais mienne en totalité. À vous de rétablir certaines filiations pour d’autres artistes figuratifs d’importance, notamment Pat Andréa, pour qui j’ai une grande admiration, tout en divergeant sur le sens à donner au contenu de nos œuvres respectives. Nous avons la même source, mais nous n’empruntons pas le même chemin.
Issu de l’art roman, le minimalisme est la résultante de l’asservissement par une moralisation judéo-chrétienne de la pureté artistique, et par extension, de l’esprit sain. Métaphore du renoncement aux miasmes humains pour accéder à la beauté du pur esprit. Heureusement, les vrais peintres monochromistes ont réhabilité une part d’humanité dans leurs pratiques picturales.
La figuration ? Une seule inspiration, deux attitudes issues de l’art gothique (expressionnisme – transréalisme naturel) pour parvenir à un art existentialiste. La première voie : la substance de la peinture devient la métaphore de la souffrance de l’âme humaine, une esthétisation de l’absurde : l’avenir, c’était mieux avant… La seconde, basée sur la légèreté psychanalytique de l’érotisme (narration – subjectivité synthétique), s’intègre dans notre monde ultra moderne, esthétisation du consumérisme libéral et modal [9], : l’avenir, ce sera mieux après…
Bien entendu tout cela est pure conjecture de ma part.
Dario CATERINA
[1] Sergio Badilla Castillo poète chilien, initiateur du mouvement transréaliste dans la poésie contemporaine. Certains opérateurs d’expositions de peintures ont organisé plusieurs expositions autour de la transréalité. Philosophe de l’art à la Sorbonne, René HUYGHE, de l’Académie française, à exprimé l’intérêt qu’il portait à l’utilisation du terme transréalisme pour définir ce nouveau courant au sein des nouvelles figurations.
[2] Le pop art et la nouvelle subjectivité : « …Le critique d’art anglais Lawrence Alloway utilise ce mot pour la première fois en 1955, abréviation de «populaire» et formée par analogie avec la «pop music». Né à Londres au milieu des années 50, il atteignit sa pleine envergure à New York au cours de la décennie suivante, devenant le mouvement américain libérateur et ludique des années 1960. Ce style présente un constat simple de la société de consommation. Les artistes ont porté leur intérêt sur une culture populaire formée par les images de la vie moderne et des médias: pub, photos de presse, stars, BD, objets usuels. Les premières œuvres de David Hockney jouent sur des images du type magazines populaires dont le pop-art tira une grande partie de son inspiration. Mais quand il vient en Californie, dans les années 1960, sa confrontation avec la mer, le soleil, la jeunesse dorée l’incita à évoluer vers un art de plus en plus marqué par un réalisme élégant, peignit la vue sur un jardin, sur une prairie, une nature morte dans un coin d‘atelier, des piscines, des portraits psychologiques. Le terme de nouvelle subjectivité est donné par le conservateur et critique d’Art moderne Jean Clair à ce mouvement de la fin des années soixante… » Pop – art et nouvelle subjectivité.
[3] A ses débuts, Francis Bacon vouait une admiration sans bornes à l’œuvre de Picasso. Il a réalisé plusieurs essais picturaux s’apparentant à l’esthétique picassienne. Ce qui, de mon point de vue, fait de l’œuvre de Francis Bacon un peintre prolongeant l’art moderne.
[4] La peinture chromo réalise la synthèse esthétique suivante : très bien peinte (techniquement), mais avec un mauvais goût patent, qui lui confère une médiocrité incomparable. Bien souvent, l’art contemporain amoncelle plus d’artistes dans cette catégorie qu’ils n’en existent réellement.
[5] « … Littéralement, « mauvaise peinture ». Le terme désigne un style de peinture qui apparaît aux Etats-Unis à partir de 1978 et qui se développe au début des années quatre-vingt. Les artistes de la Bad Painting réagissent contre le « politicaly correct » du Minimalisme et du Conceptualisme, contre l’idée d’une mort annoncée de la peinture. Le Bad Painting est aussi une critique du Beau défini par les intellos de la peinture académique… » Mik-art peinture contemporaine 07-2009.
[6] Art Koln : Foire d’art contemporain très importante sur le continent. Beaucoup de nouvelles mouvances picturales acquièrent leurs visibilités lors de l’ organisation de cette foire d‘art.
[7] « …Leur travail et leur réflexion portent avant tout sur la perception des objets et leur rapport à l’espace. Leurs œuvres sont des révélateurs de l’espace environnant qu’elles incluent comme un élément déterminant.Ainsi, si Donald Judd et Carl Andre réalisent des pièces qui matérialisent cet espace, c’est en le teintant de lumière que Dan Flavin lui procure une consistance. Ne faisant qu’un avec l’espace – comme le dit Judd, « les trois dimensions sont l’espace réel » -, ces œuvres insistent sur la globalité des perceptions. Elles rejoignent par là certaines thèses de la philosophie et de la psychologie modernes. Source net. Collections pédagogiques du Musée centre Pompidou » Un mouvement une période ».
[8] Ici, il faut partager avec moi l’idée que la vocation sacerdotale emploie parfois des méandres pour s’exprimer. J’ose postuler « la vocation de prêtrise de certains artistes contemporains ». Il semble en effet que l’absence d’images (vue sous l’angle de l’appréciation philosophique suivante , l’image tue la présence figurative par son réalisme surabondant), métaphore de trop d’informations, tue l’information : le vide plutôt qu’une figure. ils intègrent de fait, un élément sacerdotale de la culture religieuse au sein de la création artistique influencé par la philosophie postmoderne.
[9] « …Cette thèse traite de la spécification logique des comportements de programmes. Les programmes étant modélisés à l’aide de systèmes de transitions, les comportements de programmes sont définis comme des classes d’équivalence de systèmes de transitions, l’équivalence considérée étant l’équivalence de bisimulation de Park. Dans ce cadre, une formule logique spécifie une propriété de comportements lorsqu’elle admet une classe de modèles close par équivalence de bisimulation. Nous démontrons qu’une formule de la logique monadique du second ordre est comportementale au sens précédent si et seulement si elle est équivalente à une formule du mu-calcul modal de Kozen. Ce résultat donne un sens précis à l’assertion «la plupart des logiques de programmes peuvent être traduites en mu-calcul modal». Techniquement, notre approche développe la théorie des automates sur les arbres finis ou infinis, mettant en évidence le rôle unificateur que jouent les calculs de points-fixes vis à vis de la théorie des modèles d’une part et de la théorie des automates d’autre part… ». Source / Source Travaux Universitaires – Thèse nouveau doctorat 1996 [Note(s) : [142 p.] (bibl.: 49 ref.) (Année de soutenance : 1996) (No : 96 BOR1 0512)