Noël-Akchoté-sur-webSYNradio-24-31-décembre

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1/ Clarence White – Tuff & Stringt / Sessions 1966-68 – Bakersfield International 2/ Clarence White – Nasville West – Microwerks / Sierra Records. 3/ Clarence White / The Byrds – Live at The Filmore – February 1969 – Sony BMG 4/ Clarence White – Flatpick – Sierra Records 5/ Clarence White / The Kentucky Colonels – Apalachian Swing! – SP Records / EMI 6/ Clarence White / The Byrds – Sweetheart Of The Rodeo – Sony / BMG 7/ Cornell Dupree – Teasin’ – Wounded Bird Records 8/ Cornell Dupree / Donny Hathaway – In Performance – Atlantic Records 9/ Cornell Dupree / Stuff – Live in Montreux 1976 – Eagle Records 10/ Cornell Dupree / Stuff – Live in New-York & More Stuff – Collectables 11/ Cornell Dupree – Night Fever / The Versatile Sessions – Empire Records # 12 – Robert Quine / Richard Hell – Time – Matador Records 13/ Robert Quine / Lou Reed – The Blue Mask – Sony / BMG 14/ Robert Quine / Lou Reed – Legendary Hearts – Sony / BMG 15/ Robert Quine / Lou Reed – Live in Italy – Sony / BMG 16/ Robert Quine / Material – Temporary Music – Charly Records 17/ Robert Quine ( Marc Ribot, Ikue Mori ) – Painted Desert – Tzadik Records. 18/ Robert Quine / Richard Hell & The Voidoids – Blank Generation – Sire / Warner 19/ Robert Quine & Fred Maher – Basic – Virgin Records 20/

Robert Quine / Lloyd Cole – Lloyd Cole – Polydor Records.

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ECOUTER

La playliste de Noël Akchoté est proposée en mode lecture (pas de diffusion sur webSYNradio). A charge pour chacun de se procurer les albums…
Lire l’entretien ci dessous pour comprendre ce  qui motive ce choix éditorial.

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ENTRETIEN

PUISSANCE DE LA MUSIQUE / DES PRATIQUES, UN QUOTIDIEN (# 1/3)

Noël Akchoté, Dominique Balaÿ, octobre 2009

A l’occasion de sa participation à webSYNradio, Noël Akchoté a bien voulu se prêter à un entretien pour « servir » ses playlistes. L’entretien s’est déroulé par écrit, au gré d’un échange de mails très chaleureux courant octobre 2009. Il donnera lieu à une publication en trois parties (correspondant aux trois playlistes) dans la revue Droit de Cités tout au long de 2010. Par ailleurs, une présentation à la société de curiosités fin décembre permettra aux heureux adhérents de découvrir l’entretien en lecture intégrale et d’écouter quelques morceaux extraits des playlistes composées par Noël Akchoté.
Voici donc la première partie où l’on comprend pourquoi les morceaux de la playliste ne sont pas diffusés sur webSYNradio… DB

DB : Juste pour fixer les choses : Je ne suis pas du tout spécialiste de musique et je ne suis pas non plus connaisseur de ton œuvre … ma première question est donc, moi qui ne te connais pas et toi qui ne me connais pas : acceptes tu toutes les invitations, d’où qu’elles viennent, qui que ce soit ?

NA : Je ne sais pas si j’accepte toutes les invitations en général mais disons que ces échanges et dialogues sont absolument centraux dans ce qui me fait poursuivre et avancer. D’une certaine façon je fais tout pour qu’ils puissent exister et clairement ils m’intéressent toujours beaucoup plus que les échanges spécialisés, sauf exception. Le fait de ne pas déjà savoir trop de choses de moi me semble être une bonne raison pour que l’on se parle, que l’on en parle éventuellement. Plus précisément, produire un livre, un album, des films c’est au départ pour les entendre, les voir, les lire. En tant que premier intéressé, non ? Si je le « sais » d’avance, il ne s’agira plus que de « vérifier » si le produit est « conforme ». Ca n’est pas tellement, voire pas du tout, ma pratique. Je ne réponds peut être pas à toutes les invitations, mais le désir de dialoguer, de parler, me donne envie toute de suite, et c’est plus à cela que je réponds. Et ensuite, très concrètement, le fait de ne pas savoir exactement ce que j’ai pu faire avant n’est en rien un problème, au contraire même. Les gens qui semblent « savoir », je ne m’y retrouve pas souvent. Ils savent des choses que je n’entends pas, assez régulièrement.

DB : WebSYNradio propose les archives d’UBU (ubu.com) comme point de départ, socle commun : or tu n’y as prêté aucune attention, Qu’est-ce à dire ? Ces archives ne t’intéressent pas ?

NA : Je pense que ce rapport à des bibliothèques demande d’avoir été assez tôt éduqué à cela, ce qui me semble renvoyer à la pratique et l’usage que des universitaires peuvent faire des livres. Cela reste pour moi un champ assez inconnu, de par mon parcours personnel. Et pourtant j’ai passé ma vie à chercher, fouiller, dénicher tous ces disques, livres, films qui n’étaient pas disponibles en magasin habituel, mais par d’autres biais, plus directs, de la main à la main, on va dire. Si une œuvre demeure pour moi un objet fondamentalement produit, une archive reste quelque chose qui se transmet d’un individu à d’autres. La transmission me semble jouer un jeu central dans tous les cas. Là aussi une archive est toujours signée de celui ou celle qui l’a produite, aussi objective qu’elle se veuille,  c’est une oreille, un œil. Dans le cas précis de webSYNradio, c’est plus la base du dialogue qui m’importe, j’attends d’y venir, que cela s’impose à moi en en parlant. J’irais bien sûr regarder mais je préfère le faire après, ne serait-ce que pour voir en quoi mes playlistes vont poser question ou problème ici.

DB : Etait-ce important pour toi de proposer des titres (des albums entiers en fait !) que l’on peut trouver sur Amazon, comme tu me l’as précisé ?

NA : Le disque est une industrie depuis toujours, les répercussions de ce fait vont très loin historiquement, esthétiquement et donc artistiquement au moins autant que commercialement. Il se passe depuis toujours, depuis les équipements les plus rudimentaires jusqu’ aux techniques les plus actuelles, la même chose lorsque l’on enregistre une image ou un son. C’est l’appréhension de ce fait qui pour de très nombreuses raisons culturelles, idéologiques, sociales, politiques, etc. n’est pas du tout lu de la même façon. En France tout particulièrement, où le texte est tout, mais disons aussi en Europe, un son ça ne dit pas grand chose sur soi-même, ça n’est pas une parole, un geste, un »statement« . Alors que dans les faits, avec ce que ce son véhicule d’information (sonore, musicale, textuelle, etc.), il y a tout un monde à déchiffrer, qui se déroule. On trouvera la même importance accordée à une prise de son qu’à une image cinématographique, photographique, qu’à la publication d’un texte. Ca n’est pas Amazon la question ici (encore que si on voulait on pourrait en parler), mais celles des œuvres en tant que telles. J’achète toujours des disques comme j’achète des livres ou des films. Cela n’a rien à voir avec mes faiblesses à passer par le web pour trouver les informations, cela tient aux objets que sont les œuvres. Même des manuscrits posthumes, des enregistrements perdus ou inédits, etc. … il faudrait les « produire » pour les publier. Une œuvre a un début, une fin, un format, des tailles, des modes de production, passe et s’inscrit dans une économie. Lorsque ça passe par d’autres bais, c’est souvent ceux de l’université, et dans ce cas là, c’est l’idéologie (consciente ou pas) qui fait le travail. Pour moi, dans ce domaine culturel, le marché est plus lisible que l’université. Je vais « à 99% » sur Amazon parce que comme tout le monde lorsque je cherche un titre je veux pouvoir le trouver, l’avoir tout de suite ou à défaut le commander. Mais ma pratique fait aussi que ce que je recherche musicalement ressemble beaucoup plus à un travail de chercheur qu’à une simple écoute pour le plaisir. La question du prix, des droits, telle qu’elle se pose depuis quelque années, n’est pas non plus absente de la question. Ce que je paie, et trouve normal de payer, c’est ce travail d’édition, de production, tout simplement parce que ce que je désire dans ces cas là c’est cette œuvre = un objet fini. Il en va autrement pour les informations au kilo, ou les archives brutes.
Lorsque l’on parle de ces histoires de droits des artistes actuellement, on a tendance à oublier de préciser le détail de ces économies au grand public. En moyenne, dans le circuit commercial classique, un artiste touche environ 10% d’un tiers du prix de vente en magasin. Pour un album à 20 euros, la répartition est en gros 50 % pour le vendeur, 20 à 30% pour le distributeur et la différence au producteur, sur laquelle production l’artiste ne perçoit en retour que 10% du prix de vente du producteur.

DB : Te sens-tu solidaire de ma problématique par rapport au respect du copyright et éventuellement intéressé par la solution que je cherche ?

NA : « Solidaires » nous le sommes tous à partir du moment où l’on se retrouve à essayer des choses dans le même domaine je pense. Et même si cela ne semble pas forcement évident à me lire ici, je cherche assez radicalement des solutions, des pistes, des possibles actuellement. Je viens de mettre fin à une collaboration de 12 ans avec le Label Winter & Winter, pour des raisons qui tiennent directement à cette situation. Je crois au disque comme au livre, pas nécessairement à ses formes du moment. La consommation, les pratiques des plus jeunes avec le download « gratuit » posent des questions qui vont bien plus loin que celles du collectage des droits. Là pour le coup, les diverses industries de diffusion et de production, sauf les serveurs, ont été franchement à la ramasse, pas du tout intelligentes. Payer pour quelque chose qui vous fait plaisir, vous donne envie, ne sera jamais un problème je pense. Payer pour des autoroutes de vide intégral par contre touche au vol à mon avis. Depuis les tous premiers débuts, les tubes par exemple, passaient avant tout à la radio, et parfois on achetait une chanson, un album chez le disquaire  mais jamais la playliste entière de la station. Cela fait longtemps que je pense que les tubes lourds en pop par exemple ne devraient pas se vendre sous forme de disque mais comme plus value attachée à des marques (un coca = un download par exemple). En plus c’est largement la pratique des éditeurs de ces titres mais on n’en parle pas tellement, et ce surtout parce que les maisons de disque n’ont pas du tout été capable de prendre le virage qui s imposait depuis dix ans au moins. C’est un peu comme avec les banques, après des années de néo-libéralisme quasi stalinien, jusqu’à dématérialiser le client intégralement, ma banque voudrait rétablir le dialogue : seulement le dialogue étant systématiquement payant, rien ne se passe plus. Le drame de l’industrie du disque actuellement, c’est de ne toujours pas être capable d accepter que le temps des profits outranciers sur le produit est mort. Les gamins qui se servent, on leur a donné toutes les raisons de le faire. Bref … vaste sujet.

DB : Peux-tu nous parler de ces morceaux que tu as choisis, et des différentes séquences qu’ils composent ? Pourquoi plusieurs playlistes plutôt qu’une : pourquoi pas tout dans la même playliste ?

NA : A la base, sur le web, jusqu’à présent, je vais chercher d’autres choses que celles que je trouve par les biais plus classiques –  d’ où le fait que je propose aussi « autrement ». J’ai regroupé en trois playlistes quelque chose que je fais tout à fait matériellement et concrètement chez moi avec des élastiques et CD en pochette souple. Je me fais des piles de choses dont le lien peut sembler parfois étrange mais qui sont l’état de ce que je cherche, ou travaille, au moment ou  je le fais. En plus je n’écoute quasiment jamais de musique hors contexte de travail depuis longtemps. J’écoute la Radio toute la journée et plutôt celle qui parle. D’où ces playlistes. Les trois groupes sont franchement arbitraires, une seule et unique liste me semblait trop longue et une fois de plus, ca ne ressemblerait pas à mes petits paquets avec élastique pour tenir le tout. Ces trois playlistes sont exactement ce que j’ai dans mon sac en ce moment lorsque je pars jouer à l’étranger et que je sais avoir quelques heures devant moi de libre. Elles représentent aussi le travail que je fais en ce moment sur différents styles de musiques, différentes approches de la guitare, du jeu et de la fonction de cet instrument. Ca va sembler un peu obtus mais depuis longtemps j’écoute avant tout des guitaristes et dans l’idée d apprendre toujours plus, de comprendre leur technique, leur approche, de penser a d’autres manières d aborder la guitare. La guitare dont je joue est profondément électrique et celle du XXème siècle (sans doute parce qu’avant, en classique, il y a peu de chose). C est un instrument totalement hybride, imparfait, sans orthodoxie ni technique précise et fixe pour tout le monde. D’où mon intérêt à écouter tous les guitaristes possibles, parfois à en redécouvrir, à comprendre d’où ils viennent, ce qui fait qu’ils jouent tel style, tel instrument, tel matériel. Ces trois playlistes ne sont pas des « bibles » ou des « must hear » mais vraiment une sorte de croquis de ce que je fais actuellement. Sans doute aussi l’envie de proposer cela parce que moi même au premier degré je recherche ce genre de playlistes. Par exemple le site dédié a Robert Quine (robertquine.com) comprend un entretien où il détaille les albums et guitaristes importants pour lui, dans son évolution aussi, et j’avais tout acheté. Cela m’a permis de découvrir pas mal de choses, m’a fait ensuite écouter encore beaucoup d’autres choses, etc. … je me répète, mais pour découvrir j’ai besoin d un passeur, de quelqu’un à qui rattacher l’information. Sans quoi cela reste des signes dans le désordre, et la masse de ces signes est dorénavant beaucoup trop importante pour que je sache où aller trouver ce qui pourrait me servir, me plaire.

DB : Proposer des playlistes : – ce n’est pas la première fois que tu te prêtes à cette demande – comment le conçois-tu ? Plutôt  en musicien, en historien, en chroniqueur ? Ou en débordant  toutes ces approches particulières ?

NA : Je comprends que l’on puisse m’aborder par mes différentes pratiques, voire les séparer pour ce qu’elles sont. Néanmoins cela reste un tout pour moi. Et je pense que cette remarque tient largement au malentendu qu’on entretient avec les musiciens. Si j étais cinéaste par exemple, cela ne surprendrait personne que je parle de cinéma, de films, d’autres réalisateurs ou de tout autre sujet (sport, littérature, politique). En musique il y a une tendance lourde à voir l’artiste comme une sorte d’incapable dans sa bulle, sans véritable savoir sur sa pratique autre que celle de jouer. Les écrivains lisent et écrivent sur les auteurs depuis toujours par exemple, pourquoi pas les musiciens puisqu’ils le font de la même façon ?

Pour ce qui concerne une « Histoire » de la musique, effectivement la situation me semble assez sinistre et faible, en France tout particulièrement (aux Etats Unis ou en Allemagne, en Angleterre il en va déjà nettement autrement, on trouve beaucoup  d’ouvrages ne serait ce que biographiques dans les rayons).

DB : Avec ce que tu dis de l’histoire de la musique, on a l’impression qu’elle  n’a pas encore été écrite, ou pour être plus précis que la puissance de la musique n’a pas encore été captée comme a pu l’être la puissance du cinéma par exemple ?  Pourtant que d’ouvrages, que d’enseignement, que d’écoles, que d’Histoire …Peux-tu nous éclairer davantage là-dessus ?

NA : Un cinéaste sait parler d’un cadre, d’une lumière, historiquement, personnellement, politiquement, théoriquement. Un musicien ne parle pas tellement de micro, de table de mixage, de plan, de champ, dans les entretiens. Cela existe, beaucoup pourraient en parler mais cela ne semble pas une question. Je n’ai pas l’impression que la presse Jazz s’intéresse à Lester Bangs qui était un chroniqueur de jazz au départ et n’a jamais cessé de l’être toute sa courte vie. Ou que la presse rock aille chercher dans les pages de Mike Zwerin, Ben Sidran ou Leonard Feather. Souvent dans des entretiens, on cherche à me prouver que ma pratique horizontale et non verticale (en faisant des liens avant tout, peu importe la forme, les styles ou les champs), est « particulière », alors qu’elle me semble juste ce qu’il y a de plus normal. La spécialisation est devenue de plus en plus une exclusion au lieu d’être un approfondissement où l’on verrait que tellement de choses sont liées, ont la même origine, etc. … Le marché est toujours très idéologique : l’opposition, l’exclusion – le divorce est une force de vente. La raison en est simple, la musique a toujours été avant tout une plus value sociale, le fait d’appartenir et de s’y reconnaître, dans une génération, un groupe, etc. … On peut rattacher à un style musical des vêtements, des technologies de communication, de la bouffe ou des films, mais ne pas soulever les liens historiques qui existent entre Timbaland et Duke Ellington. Clairement aussi ce serait découvrir que pas mal des produits actuels sont faibles et que le temps historique fera son travail plus tard, pour l’instant il s’agit de vendre avant tout. Pour moi peu de choses s’opposent entre elles, la rentrée littéraire n’est pas du même ordre que l’histoire de la littérature, ce qui ne veut pas dire que des liens n’existent pas. Là aussi c’est un très vaste sujet qui demanderait des pages et des pages. Par exemple lorsque des ouvrages de la Pléiade seront disponibles en livre électronique, cela me permettra d’avoir le livre et sa version virtuelle, pas l’un contre l’autre. J ai l’impression que le débat autour du téléchargement se concentre une fois de plus sur de faux enjeux, alors que de véritables enjeux sont présents. La manière de fonctionner du web n’est en rien différente de ce qui était avant, c’est l’objet qui est plus rapide, plus puissant, autre, mais le fond de ce que l’on y fait reste le même à mon sens. Quelqu’un qui fait son ménage en écoutant une station commerciale FM n’écoute pas plus ces musiques que quelqu’un qui télécharge l équivalent de 3 semaines de musiques. Moi je pense pour terminer qu’en gros l’être humain fonctionne de la même manière depuis au moins 30 000 ans … Lire un livre par exemple cela demande du temps, un temps dense et particulier, cela n’est pas compressible, pas plus à l’époque du web qu’au XVIème siècle.

(à suivre…)

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ELEMENTS

Noël Akchoté est un guitariste français né à Paris le 7 décembre 1968. Du jazz à l’improvisation, en passant par la chanson, le rock ou la variété, son parcours et ses pratiques permettent difficilement de lui attribuer un style précis, pas plus qu’une appartenance à un courant ou à un milieu musical spécifique.

C’est à 8 ans qu’il commence la guitare, puis il jouera et apprendra notamment avec Tal Farlow, Barney Wilen, Chet Baker, Philip Catherine, John Abercrombie. Au début des années 1990, il s’éloigne du jazz pur pour s’intéresser davantage à une musique improvisée plus expérimentale. Il joue dans les groupes de Henri Texier, Louis Sclavis, Daniel Humair, Jacques Thollot, Sam Rivers mais également avec Derek Bailey, Eugene Chadbourne, Fred Frith, Evan Parker, Lol Coxhill, Tim Berne ou George Lewis et Trash Corporation. En 1991, il fonde l’Astrolab, laboratoire musical créé au début des « Instants chavirés » avec Thierry Madiot et en collaboration avec Benoit Delbecq et Daniel Beaussier qui se poursuivra jusqu’à fin 1994. En 1992, il reçoit le prix de composition du concours national de jazz de la Défense. En 1996, il rencontre Quentin Rollet aux Instants Chavirés à Montreuil et décident de monter ensemble le label Rectangle qui sera actif jusqu’en 2003 et publiera en tout une cinquantaine de disques. A l’occasion du disque Morceaux Choisis, qui réunit les Recyclers et des chanteurs, il entame une collaboration avec Katerine qui se poursuit aujourd’hui encore (notamment au cinéma). Rectangle a produit 2 albums de Jean-Louis Costes que Noël Akchoté invite désormais régulièrement sur ses disques « Cabaret ». Le label a également découvert Red en produisant son premier disque Felk, puis une reprise de l’intégralité de l’album Songs From A Room de Leonard Cohen. Red participe lui aussi aux « Cabarets ». Il a également participé à deux disques d’entretiens, l’un entre les Straub et Thierry Jousse, et l’autre avec la contrebassiste Joëlle Léandre. En 1999, il débute une série d’enregistrements solos intitulés « Joseph » qui donneront lieu à 3 albums jusqu’en 2003. Il a depuis collaboré avec David Grubbs, Luc Ferrari, David Sylvian, Jim G. Thirlwell (pour son groupe Steroïd Maximus), Bruno Letort, Max Nagl (actuellement encore au sein du quatuor jazz Big Four), Andrew Sharpley, Jean-François Pauvros ou le groupe Earth de Dylan Carlson. Ses deux derniers disques solos pour le label allemand Winter & Winter sont consacrés à la musique du guitariste Sonny Sharrock (Sonny II en 2004) et à celle de Kylie Minogue (So Lucky en 2007). Parallèlement, il réalise pour la série « AudioFilms » de ce label des « Cabarets » enregistrés en public et réunissant des musiciens d’horizons toujours très variés. Il est également directeur musical de l’opéra Der Kastanienball – The Fall of Lucrezia Borgia sur un livret de Stefan Winter. Noël Akchoté est membre de la rédaction du magazine musical autrichien Skug. Il a travaillé sur les films de Thierry Jousse aussi bien comme acteur qu’en réalisant la bande originale de son premier long métrage Les Invisibles.

En 2007, il rédige la préface du livre Musiques expérimentales du journaliste Philippe Robert.

Discographie et bibbliographie de Noël Akchoté sur wikipedia
Textes de Noël Akchoté dans la revue SKUG

La playliste de Noël Akchoté dans les programmes non déterminés de la société de curiosités