T256 / éclair [ ] foule

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« Persistance(s) » (sélection), 2010

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«L’oubli est un puissant instrument d’adaptation à la réalité parce qu’il détruit peu à peu en nous le passé survivant qui est en constante contradiction avec elle.»
Marcel Proust – Extrait de A la recherche du temps perdu

Je n’ai plus en mémoire le cheminement de pensée qui m’a conduit à lier éclair et foule. Cette proposition sans résultat demeure une opération en appel de son effectuation. La réalité peut être éclairée à la lumière du passé, ici, la tournure proposée engage délibérément l’expérimentation, l’épreuve à venir. T256 pose comme l’un de ses enjeux l’idée d’outil ; les combinaisons sont comme des paires asymétriques, les lames d’un ciseaux, le marteau arrache-clou, les yeux d’un visage. L’influence prégnante et grandissante du technologique conforme notre usage du langage et nous incline finalement au littéral, à l’adéquation du sens avec le mot. Il y a certes contradiction avec le fonctionnement même de l’imaginaire classique pourtant une nouvelle sensibilité est possible avec le déploiement dans un mouvement, la transversale, le déplacement via une dimension originale. De l’un, l’autre, le pendule voyage. Un mot trouve souvent sa correspondance visuelle, l’imposition de sa représentation, son illustration. L’image pose depuis longtemps la problématique du temps, de son écoulement inexorable et fatal. Faire un « arrêt sur image », une prouesse technique qui fascine l’homme bien avant l’invention photographique avec l’expérience de la représentation – du latin repraesentare « rendre présent ». Les arts majeurs ont démontré leur résistance à l’illusion jusqu’à l’ère de la reproductibilité technique renversante. L’adéquation idéalisée entre original et copie permet à l’image de l’emporter. Elle ne demeure pourtant que l’emballage de l’imaginaire même si elle prétend en être un aboutissement. Une échappée possible, une combinaison sans résultat, c’est le regardeur qui fera l’oeuvre. *

Laurent Chambert

* «Somme toute, l’artiste n’est pas seul à accomplir l’acte de création car le spectateur établit le contact de l’œuvre avec le monde extérieur en déchiffrant et en interprétant ses qualifications profondes et par là ajoute sa propre contribution au processus créatif.» Marcel Duchamp

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